Langue française et monde multipolaire



L’urgence d’une stratégie

Réuni à Kinshasa du 12 au 14 octobre dernier, le XIVème Sommet de la Francophonie était un moment privilégié pour que se manifeste et s’exprime une stratégie d'affirmation de la langue française dans le monde multipolaire qui émerge. Pour nous, ce besoin était urgent. Nous l’avions dit sans détour dans le texte de l’Appel. En conséquence, nous avons mené les actions suivantes. Le 27 septembre nous avons adressé personnellement le texte de l’Appel, accompagné de la liste des 1200 signataires, à tous les chefs d’État et de gouvernement de la Francophonie. De plus, nous nous sommes assurés que ce même document soit largement diffusé auprès des membres de toutes les délégations des pays et gouvernements présents dans la capitale congolaise ainsi qu’auprès des centaines de journalistes accrédités. Enfin, le premier jour des travaux, une synthèse présentant notre initiative collective a été publiée en pleine page dans le quotidien spécial du Sommet. Répercuté par les médias de nombreux pays et connu de tous les participants, l’Appel a donc pu exercer une réelle influence sur les travaux du Sommet, sur l’affirmation de la nécessité d’une politique offensive de la langue française. Cette politique a été évoquée dans le texte de la Déclaration finale du Sommet. Son explicitation a fait l’objet d’un texte spécifique, la résolution “Pour une politique intégrée de promotion de la langue française“. Cette résolution appelle les francophones à une action énergique et concertée dans six domaines. Ces documents affirment la nécessité d’une stratégie linguistique adaptée au monde multipolaire et reprennent, plus ou moins nettement, certaines priorités définies par notre Appel : place et rayonnement du français dans les organisations internationales, diversification de l’enseignement des langues étrangères, circulation facilitée au sein de l’espace francophone, usage de la langue française dans le monde de l’entreprise et du travail en général, place du français dans l’univers numérique, le français vecteur majeur pour l’enseignement, la recherche et les sciences. Cette étape du Sommet de Kinshasa constitue une incontestable avancée dans la prise de conscience par les dirigeants francophones des nouveaux enjeux linguistiques. Cette prise de conscience doit maintenant se déployer dans chacun des axes prioritaires définis par l’Appel. Elle doit déboucher sur des actions collectives de la Francophonie et s’inscrire dans les politiques nationales de chacun des pays membres de l’OIF. Nous vous remercions de vous être rassemblés autour de l’Appel qui a pris une importance certaine grâce à votre engagement. Nous avons la conviction qu’il contribue à la mise en œuvre d’une stratégie d’affirmation de la langue française dans le monde multipolaire. Il nous faut donc maintenir et amplifier la mobilisation citoyenne autour de l’Appel.

Commentaires